Mendoza, le 15 janvier 2011
ACONCAGUA DERNIERE ETAPE
Ca y est, le bon au dessus du pacifique est fait. Nous arrivons à Santiago en pleine chaleur après avoir eu droit à une double journée du fait du décalage horaire. L'Amérique du Sud est là et on compte bien profiter de notre dernière destination.
Nous décidons de rejoindre au plus vite notre objectif principal ici, le difficile Aconcagua. Nous traversons ainsi la frontière argentine pour atteindre Mendoza, ville de départ des formalités pour l'ascension. Cette ville, rasée par un tremblement de terre à été reconstruite avec de grandes avenues ombragées et de nombreux parcs. Plutôt agréable de nos jours, elle nous offre un bon aperçu de la vie en Argentine. Avec ses airs de ville développée à l'Européenne, on oublierai presque que beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté dans ce pays. Pour nous le choc n'est pas si brutal puisque nous avions déjà retrouvé un certain développement en Nouvelle Zélande. Ici, les gens s'affairent mais respectent biensûr la pause nommée sieste pendant l'après midi.
Le permis en poche et la mule réservée pour porter nos affaires jusqu'au camp de base, nous partons pour l'Aconcagua. Pour nous, au moins deux jours seront nécessaires pour rejoindre le camp de base et nos affaires. Nous remontons la vallée au départ de Horcones en direction du premier camp Confluencia à 3400 m. Ce camp est situé à l'embranchement de deux vallées : d'un côté il est possible d'accéder à la face Sud jusqu'au camp Plaza Francia, de l'autre on accède à la voie normale et le camp Plaza de Mulas. Le temps n'est pas terrible, il pleut tout l'après midi et une partie de la nuit que nous passons à Confluencia. Le lendemain nous décidons de continuer directement vers le camp de base. En remontant la vallée nous sommes au milieu d'un décor minéral magnifique, bordé par des hautes montagnes. Nous découvrons que la neige est assez basse pour la saison. Nous avalons les kilomètres dans la vallée et après la dernière montée raide, nous apercevons le camp de base, installé sur une moraine dans un amphithéâtre montagneux. Le départ de la voie normale est juste sous nos yeux et nous pouvons y voir les alpinistes s'affairer entre les camps, en portage ou en acclimatation.
Nous récupérons nos affaires et installons le camp, assez confortablement, tout va bien, on trie la nourriture, les affaires, on boit, on mange, bref comme à un camp de base. Et puis vient la nuit, apportant une mauvaise surprise. Pierrick commence à tousser et ne parvient pas à tenir la position allongée pour s'endormir. On se questionne sur la provenance de tout ça, mais l'état général est bon, alors on ne s'alarme pas. Et puis les choses ne s'arrangent pas alors on prend conseil auprès de SOS MAM et on va voir le médecin du camp. Le verdict est simple, oedème pulmonaire : un cachet, une injection, de l'oxygène et un ticket en hélico de non retour vers l'Aconcagua. Au petit matin Pierrick est de retour au début du chemin tout en bas sans avoir vraiment compris. Par contre ce qui sûr c'est que la dernière aventure en montagne de ce tour du monde s'achève là. Pendant ce temps, Dezyle replie tout, charge les mules et descend les 25 km à pied !
Ce genre de mésaventures semblent classiques sur l'Aconcagua, c'est ce qu'on nous expliquera. Pourtant une incompréhension persiste après tout ce chemin en altitude depuis des mois et le besoin d'obtenir des réponses, accompagné du besoin de repos, se fait sentir. Nous décidons donc de rentrer directement en France, puisque c'était de toute manière notre dernière destination.
Ceci met fin à presque 20 mois autour du monde, sur les montagnes et les routes, à la découverte des populations et de nous même, vivant ensemble notre passion de la montagne et du voyage.